Entretien avec Héloïse et Morgane, diplomées du BTS opticien-lunetier de l'ISO, actuellement en Master des Sciences de la Vision

Tu ne le sais peut-être pas, mais les métiers de l’optique ont le vent en poupe et sont très diversifiés. Entre le commercial, le manager de boutique, le créateur-designer de lunettes et le spécialiste de la vision qui se charge de tous les types d'examens, les métiers de la vision sollicitent de nombreuses compétences et qualités humaines

Mes-etudes.com a choisi de faire un zoom sur la dimension santé visuelle, au cœur du secteur de l’optique : l’optométrie et la contactologie, des spécialisations qu'ont choisies Morgane et Héloïse, deux anciennes étudiantes de l'Institut Supérieur d'Optique (ISO), aujourd'hui en Master des Sciences de la Vision après avoir obtenu un BTS d’opticien-lunetier et leur Licence Professionnelle d’Optique. Elles nous laissent jeter un coup d'œil à leurs parcours et leurs projets.

Morgane, Héloïse, pourquoi vous êtes-vous orientées vers un BTS optique après le bac ? Comment avez-vous choisi votre école d’optique ?

Morgane : J’ai fait une année de médecine et j’ai échoué au concours, mais je n’avais pas envie de redoubler. Comme j'ai un membre de ma famille qui est opticien, j'ai toujours baigné dans ce milieu. J'ai découvert l'ISO sur un salon étudiant, et l’accueil des élèves m'a donné envie de tenter ma chance en BTS Opticien-Lunetier, d'autant plus que les poursuites d’études après ce diplôme sont très prometteuses.


Héloïse : Après le bac, j'ai fait deux ans de médecine, puis une année de prépa kiné. Je n’ai pas réussi les concours, et sur les conseils d’un ami, je suis allée à une journée portes ouvertes de l'ISO. J'ai été reçue par le directeur en personne. Je me suis inscrite en BTS Opticien-Lunetier parce que j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de diversité dans ce cursus : c’est un métier à la fois très commercial et très manuel, et puis le domaine de l'optométrie me plaisait vraiment.


Dans quelle branche du secteur de l’optique avez-vous décidé de vous spécialiser et pourquoi ?

Morgane : Pendant le BTS Opticien-Lunetier, j'ai eu cours sur les examens de vue (optométrie) et sur l’adaptation des lentilles de contact (contactologie) et cela m'a vraiment plu. Du coup, j'ai décidé de continuer dans ce domaine en Licence Professionnelle d’Optique (diplôme délivré par l’Université Paris-Sud en partenariat avec l’ISO), puis en master des sciences de la vision pour pouvoir exercer dans ce domaine en boutique ou en cabinet.


Héloïse : J’ai décidé de poursuivre mes études d’optique pour approfondir mes connaissances et développer mes compétences pour me donner plus de chances de faire le métier qui me plaît. Je suis actuellement en master sciences de la vision. Il regroupe des matières comme la contactologie qui touche à tout ce qui concerne les lentilles de contact, mais aussi l'optométrie. A terme, je pourrai travailler soit en magasin, soit en cabinet avec des ophtalmologistes.

A quoi ressemble la poursuite d’études en licence après un BTS ? 

Morgane : En licence, j'étais en alternance, avec deux jours de cours toutes les deux semaines, et le reste du temps en boutique. Ce rythme est idéal car il permet d'avoir assez de temps pour travailler les cours. J'ai fait ma licence à l’ISO, et les professeurs ont réussi à nous transmettre leur passion pour les métiers de la vision, ce n’est pas de la poudre aux yeux. Le fait d'être en alternance nous fait gagner en crédibilité et nous met en contact direct avec notre futur métier d’opticien.


Héloïse : J'ai également fait une licence en alternance, j’ai trouvé le rythme de travail très important. Me concernant, ça a été un véritable challenge, parfois compliqué. C'est pourquoi j'ai ensuite préféré faire mon Master en trois années plutôt qu’en deux, pour pouvoir répartir la charge de travail à ma convenance. 

Après la licence, vous avez toutes les deux décidé de partir à l’étranger. Qu’est-ce que vous a apporté ce séjour ?

Morgane : J'ai eu la chance de faire un mois de stage à l'étranger grâce aux partenariats de l’ISO. Je suis allée à New York, dans une clinique universitaire spécialisée en optométrie. Nous suivions des internes dans différents services hospitaliers. J'ai pu également voir comment les opticiens travaillent dans un autre pays, et il y a une grande différence avec la France parce qu’aux États-Unis, l'optométrie est reconnue : pour se faire faire des lunettes, pas besoin de passer par un ophtalmologiste, on peut directement consulter un optométriste pour mesurer les défauts visuels. Ils peuvent également délivrer des ordonnances et dépister des maladies liées à l'œil, et c'est un ophtalmologiste qui prend le relais pour le traitement des pathologies. J’ai eu l’occasion de pratiquer, faire des examens visuels et découvrir une autre manière de soigner les yeux grâce à ce stage.


Héloïse : Je suis également partie un mois en stage à New York, et ça m'a vraiment permis d'être au cœur de mon futur métier d'opticienne. J'avais 4 jours de cours en laboratoire dans la semaine, mais aussi en classe. J'ai aussi eu l’occasion de me rendre dans une clinique de l'œil. Chaque jour, je suivais un interne d'un service différent et j’assistais aux consultations, avec des cas qu'on ne peut pas voir en cours. J'ai découvert un autre aspect de mon cursus et du métier. Outre le cadre de rêve de New York, cette expérience m'a été très bénéfique car l'essentiel du stage était au programme de mon Master.

En quoi ces expériences (stage, alternance) vous ont-elles aidées à construire votre projet professionnel ?

Morgane : Le stage m'a conforté dans l'idée que c'est vers la contactologie et l'optométrie que je veux m'orienter, et il m'a donné l'envie de me donner les moyens d’y arriver. C'est pour ça que j'ai continué mes études avec ce master sciences de la vision. Pour ce qui est de l'endroit où je souhaite pratiquer plus tard, je ne me ferme pas de portes pour l'instant et travailler en cabinet ou en boutique me conviendrait parfaitement. Plus tard, j'aimerais aussi enseigner pour pouvoir partager avec les étudiant.es ma passion pour ce métier très diversifié, de la même manière que les professeurs de l’ISO ont pu le faire pour moi.


Héloïse : Le stage m'a permis de voir l'intérêt concret du Master et de me motiver pour le décrocher. Il m'a aussi ouvert les yeux sur ce que je voulais faire plus tard. En effet, le contact avec les patients m'a donné envie de tout faire pour travailler en cabinet auprès d'ophtalmologistes. 

Votre meilleur souvenir à l’ISO ?

Morgane : Les premiers cours où l'on a vraiment abordé le sujet de la contactologie et des lentilles. C'est une matière que j'apprécie particulièrement et c’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais poursuivre dans cette voie.

Héloïse : Le mois de stage à New York ! Parce que j'ai pu pratiquer, en apprendre plus sur l'optométrie et découvrir une autre culture. C’est important de s’ouvrir aux autres pratiques et manières de travailler pour être compétent dans son métier.

Quels conseils pour les futurs bacheliers intéressés par l’optique ?

Morgane : Ne surtout jamais baisser les bras, se donner les moyens de faire ce qu’on veut, et ne pas écouter les mauvaises langues qui sous-estiment ces métiers, car ils sont extrêmement valorisants. De plus, il n’est pas obligatoire d’avoir un bac scientifique pour entrer en BTS à l'ISO, car il y a des classes préparatoires qui permettent de se mettre à niveau avant la rentrée. Alors que vous préfériez les yeux bleus, marrons ou verts, foncez !


Héloïse : Un conseil pour ceux qui veulent se lancer dans ces études, soyez rigoureux et organisés !