Nous pouvons tous devenir des « champions de la mémoire ».

La gymnastique du raisonnement.

De ce que nous venons d’exposer, on déduit facilement, que la mémoire, comme un muscle, se développe d’autant plus qu’on la sollicite davantage. Nous avons donc tout intérêt à pratiquer au quotidien une véritable « gymnastique du raisonnement ». Établir des liens avec des connaissances antérieures, savoir comment une donnée nouvelle découle de ce que l’on a vu dans les cours précédents, comment elle s’intègre à tout ce que l’on sait déjà, est primordial. Sachez surmonter une certaine paresse ou passivité qui pourrait vous submerger pendant le cours lui-même. Parfois on a envie de se dire : « Oh ! la la ! Cela va bien trop vite pour moi... Je suis perdu ! » ou bien : « J’arrête, je pose le stylo... Je retrouverai le fil du cours ce soir calmement. » Erreur ! Il est dommage
de faire le soir ce que vous auriez pu faire durant la journée, sans y consacrer plus de temps, avec simplement un peu plus d’attention. La paresse stupide consiste à perdre son temps en cours toute la journée pour devoir ensuite tout recommencer à la maison le soir, et encore perdre son temps l’année suivante en redoublant. La paresse intelligente consiste à ingurgiter un maximum de connaissances lors des cours, pour pouvoir ensuite faire la sieste, être libre de son temps, réussir ses examens
facilement et faire autre chose d’encore plus intéressant l’année suivante. Si vous décrochez et suivez mal un cours, il sera mal compris et trop de choses dites vous échapperont. Vous vous retrouverez face à une série de concepts abstraits, d’idées incompréhensibles, d’affirmations que vous ne comprendrez pas, de théorèmes inertes, de morceaux de démonstration... dont la cohérence vous échappera.

Gérer les objections et les erreurs.
 
Outre les points clés que nous venons de voir, un excellent moyen pour bien retenir et assimiler est de lister les avantages et les inconvénients de chaque choses ou la bonne gestion des
objections et des erreurs.

Les objections.

Vous dites par exemple à un professeur ou à un camarade : « Les guerres sont bénéfiques en ce sens qu’elles relancent l’économie une fois la paix revenue. » Objection : « Non, voyez comment la guerre du Golfe a été suivie d’une crise pétrolière mondiale. » A vous de réfléchir, de nuancer, de dire en quoi ce qui était vrai en 1945 ou en 1990 l’est moins en 2010. Cette objection vous aura enrichi beaucoup plus que si vous aviez passivement écouté le professeur pendant la même durée. Sans pour autant devenir des « casse-pieds » qui interrompent sans cesse l’orateur, les bons élèves sont souvent des pinailleurs qui harcèlent de questions et ne pardonnent rien à leurs professeurs. Les objections fondées sont l’occasion d’approfondir nos connaissances, de les ancrer et de mieux perfectionner notre argumentation. Il y a toujours une part de vrai dans la contradiction. Restez ouvert et réfléchissez intensément en permanence.

Les erreurs.

Pour le bon étudiant, l’erreur n’existe pas. Un étudiant passif ne verra pas une erreur et l’apprendra par coeur sans même la repérer. L’étudiant actif détecte les erreurs et les transforme à son avantage. Dans tout ce que l’on vous dit, cherchez toujours l’erreur dans le raisonnement de l’autre : s’il y en a une, vous la trouverez. Et s’il n’y en a pas, vous aurez mieux compris et vous saurez qu’il n’y en a pas !

Voici la conduite à tenir face aux erreurs :

  • soyez lucide et vigilant. Une mauvaise note arrive rarement par hasard. Elle est normalement le signe de lacunes dans les connaissances ou de faiblesses dans le raisonnement, d’erreurs non dépistées ;
  • si des erreurs commises par vous (erreurs de calcul, ou erreurs d’organisation dans la manière de prendre des notes, d’organiser les révisions) ou par d’autres, vous conduisent à de mauvais résultats, interrogez-vous et analysez-vous : « Pourquoi ai-je obtenu cette note ? Où est mon erreur ? » N’hésitez pas à vous remettre en question et à améliorer votre méthode de travail

Plus qu’aux effets, tels qu’une mauvaise notation ou le jugement négatif du professeur, intéressez-vous aux causes :

  • Quelle est la partie du cours que je ne maîtrise pas ? et pourquoi? »
  • Que vais-je modifier pour que cela ne se reproduise pas ? »
  • Quels sont les exercices que j’ai délaissés ? »
  • Qu’aurais-je dû faire ? »

Remettez-vous constamment en question !

  • corrigez immédiatement les erreurs au fur et à mesure.

Il ne vous viendrait pas à l’idée de garder une carie ou un furoncle pendant trois mois. Dès les premiers symptômes, vous iriez chez le dentiste ou le dermatologue. Procédez de telle sorte que vous ne répétiez plus jamais cette erreur, en tout cas, pas le jour de l’examen. Remontez aux sources : par exemple, reprenez le cours mal digéré et les chapitres antérieurs ; refaites le sujet intégralement, sans le corrigé sous les yeux évidemment; refaites éventuellement une fiche de synthèse sur les points où vous étiez vulnérable. Si vraiment vous bloquez, ne perdez pas trop de temps, allez voir votre professeur et demandez-lui des explications. N’oubliez pas qu’il est là pour ça et que si le même problème se produisait le jour de l’examen, il serait trop tard pour demander de l’aide et vous seriez impardonnable de ne pas avoir traité le problème plus tôt, quand c’était possible...
C’est en faisant des erreurs et en les rectifiant que l’on apprend le plus. Il est normal de faire des erreurs au début. Toute l’astuce consiste à apprendre à les utiliser en votre faveur, en en tirant bien toutes les conséquences pour la fois suivante. Si vous suivez ces trois étapes scrupuleusement (alerte, recherche de la cause des erreurs et correction efficace), vous apprendrez et retiendrez mieux, et vous serez plus performant la fois suivante.

Musclez votre mémoire.

De nombreux « trucs mémotechniques » existent pour vous aider à améliorer votre mémoire. Nous avons mentionné quelques ouvrages sur ce sujet dans la bibliographie. Si vous n’avez pas le temps de les consulter, vous pouvez vous contenter des conseils suivants :

  • associez vos connaissances à quelque chose de visuel : un bon graphique, un schéma clair et propre, un plan synoptique. Un bon dessin vaut mieux qu’un long discours...
  • tâchez de parfaitement posséder la structure et même, s’il le faut, de connaître par coeur le plan de vos cours, avant de vous plonger dans les détails. Les détails d’un cours vont se greffer sans effort sur la structure, presque automatiquement, tandis que sans elle, les détails restent incohérents et se perdent. La définition de la structure et les grandes articulations doivent toujours être prioritaires par rapport aux actions, aux connaissances ponctuelles ;
  • choisissez bien les heures où vous faites ces efforts de mémorisation. Évitez le début d’après-midi ou tard le soir. Préférez les créneaux de 8 à 12 heures et de 16 à 19 heures ;
  • évitez l’indigestion cérébrale : n’insistez pas si vous êtes fatigué ou si vous peinez trop sur un sujet : il n’est pas forcément utile de traîner longtemps sur un sujet. La mémoire a parfois besoin de ruminer tranquillement : revenez alors souvent sur les thèmes traités et consacrez-y de courtes tranches horaires ;
  • formulez de nouveau ce que vous voulez comprendre avec vos propres mots. Faites-le avec des amis en vous interrogeant mutuellement.

Le secret d’une bonne mémoire :

• de l’enthousiasme ;
• des apprentissages répétés ;
• être actif et vivre avec intensité ;
• l’intérêt que vous portez à la matière étudiée ;
• ne laissez rien passer (recherchez les erreurs) ;
• bien définir la structure (aller du général au particulier) ;
• le travail par association : accrochez les wagons à vos connaissances antérieures !