Et si la mondialisation influençait dorénavant notre manière d’aborder les études secondaires ? Quand on observe en effet les évolutions engagées depuis plusieurs dizaines d’années dans ce domaine, on constate que le départ pour étudier à l’étranger s’affirme comme une voie de réussite de plus en plus recherchée. Mais entre les contraintes de calendrier, les procédures qui diffèrent d’un pays à l’autre, la nécessité de faire traduire ses relevés de notes, le choix departir étudier à l’étranger après le bac s’apparente souvent à un véritable parcours du combattant. Comment s’y retrouver dans ce maquis ? La rédaction de mes-études a mené l’enquête.

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Les études à l’étranger, une opportunité bien réelle

Alternatives à la prépa et au stress des concours, les institutions étrangères proposent des parcours d’admission sur dossier, largement ouverts aux étudiant.es français, et offrent des procédures d’entrée simplifiée pour le master. Loin de n’être réservé qu’à une élite, ce type de parcours s’ouvre à tous et il est possible d’intégrer les universités les plus prestigieuses. Un tiers des candidats ont été ainsi admis à NYU (New York University). De plus, sous l’effet de cette politique d’ouverture, les systèmes universitaires tendent à s’homogénéiser, d’un pays à l’autre. Le diplôme de Bachelor qui correspond à la Licence française se fait en 4 ans aux États Unis ou au Canada, et en 3 à 5 ans au Royaume-Uni. Les écoles et universités tant européennes qu’américaines proposent enfin une très large palette de formations ouvertes au choix de l’étudiant. Outre ces opportunités à titre personnel, étudier à l’étranger offre aussi de belles opportunités professionnelles. Un étudiant formé dans une institution étrangère pourra bénéficier de son rayonnement comme de son prestige, sera plus facilement employable à l’international et verra son intégration facilitée sur le marché local.

Les bonnes questions à se poser avant de partir

« Deux questions sont à examiner : pourquoi partir, et dans quel but ? »

S’il peut être tentant autant que bénéfique de partir dans un autre pays poursuivre ses études après le bac, il ne s’agit pas pour autant de partir à l’aventure. Cette décision mérite d’être mûrie et accompagnée, si l’on veut que ce projet se révèle vraiment formateur. Pour commencer, il faut s’interroger sur les raisons comme les enjeux de ce départ, en parler clairement, et vérifier qu’ils sont pertinents. Deux questions sont à examiner : pourquoi partir, et dans quel but ? On peut vouloir quitter la France pour changer résolument de système scolaire, on peut aussi viser l’apprentissage d’une langue étrangère. On peut avoir envie de s’ouvrir à une autre culture, de développer son autonomie, d’être remotivé dans son parcours personnel par une toute autre approche d’enseignement. Toutes ces motivations autant que l’envie réelle de partir doivent être posées en amont.

Il s’agit de comprendre ce que demande l’étudiant, ses intentions, ses attentes pour le futur. Il est bon d’en parler avec ses parents, mais il peut aussi être bénéfique de bénéficier de l’accompagnement d’un interlocuteur compétent qui, fort d’une expérience dans l’enseignement et la formation, viendra éclairer cet entretien. C’est ainsi le rôle d’Annabel Dyèvre, anglaise de naissance et coach diplômée au Centre FABERT de Paris qui, forte de 30 ans d’expérience comme éducatrice et formatrice, accompagne les jeunes (et leurs parents) souhaitant partir étudier à l’étranger. « Tous les cas sont différents, explique-t-elle, et nous réfléchissons ensemble pour vérifier qu’un départ  soit vraiment la réponse la plus pertinente à la problématique de l’étudiant.» Avant toute chose, rappelle-t-elle, « il ne faut pas partir sur un coup de tête» et c’est tout le travail préalable que d’éviter ce type de départ.

Évaluer le coût d’un départ à l’étranger

Annabel Dyevre

Des considérations matérielles s’imposent dans un second temps. Partir a un coût qu’il faut évaluer à l’avance. Pour étudier dans les universités anglaises, il faut compter entre £6.000 et £9.000 par an.  On a toutefois la possibilité de recourir au prêt à taux zéro destiné aux étudiant.es européens, sans conditions de revenus particulières. De même, le prêt à taux zéro peut financer l’ensemble de la scolarité (3 à 5 ans) et offre des conditions très préférentielles Plus élevé, le coût pour les universités canadiennes est de 5000 à 15.000 € par an, mais les étudiant.es ont la possibilité de travailler sur le campus. Dans les universités américaines enfin, les frais de scolarité sont très variables, de $3.000 par an (Community Colleges) à $15.000 par an (Universités publiques) ou $50.000 par an (Universités privées)

Une fois le choix de partir validé, quelles sont les étapes de l’accompagnement ?

« Il faut savoir organiser et défendre ses idées en utilisant l’anglais courant écrit. »

Le Campus de UCLA, l’université de Californie à Los Angeles

Tous les départs ne sont pas définitifs et on peut en moduler la durée : un stage de quelques semaines, un semestre, un an (grâce au système d’échange Erasmus par exemple), ou encore un parcours universitaire complet dans une école étrangère. « En fonction de l’âge et des besoins, explique Annabel Dyèvre, il s’agit d’élaborer des stratégies, des parcours, de réfléchir à l’ensemble des possibilités. Je mène des recherches à partir de mes connaissances, de mes visites et de nombreux coups de téléphone ou entretiens via Skype, afin de repérer plusieurs écoles qui conviendraient.» Ce n’est qu’ensuite, et ainsi éclairés sur les choix possibles, que l’étudiant peut prendre sa décision. Parfois, ce sont les parents qui sont les plus inquiets et le travail du coach est alors de les rassurer sur le fait qu’il n’y a aucun problème pour le retour en France à partir du moment où celui-ci a été anticipé. 

Il ne reste alors qu’à remplir le dossier administratif, et là encore cette étape demande à être anticipée. La plupart des universités anglo-saxonnes exigent en effet de leurs candidats qu’ils soient titulaires du TOEFL-internet base (ou Test Of English as a Foreign Language). Il faut donc prévoir dans l’année qui précède le dépôt de dossier de préparer puis de passer cet examen. Il dure environ 4h et se répartit en quatre sections qui éprouvent à l’oral puis à l’écrit la capacité à comprendre la langue et à communiquer. Le candidat est soumis à deux épreuves de compréhension, de 60 à 80 minutes chacune : sous forme de QCM, on mesure son aptitude à comprendre des textes non-techniques (à l’écrit) et l’anglais de tous les jours (à l’oral). Ensuite, lors du test d’expression orale de 20 minutes, lui sont posées deux questions sur des sujets familiers, une question suite à la lecture d’un texte, une question suite à l’écoute d’un texte, et deux questions suite à l’écoute d’une conversation. Enfin, l’épreuve d’expression écrite de 50 minutes mesure son aptitude à écrire un texte en anglais sur un sujet donné : il faut savoir organiser et défendre ses idées en utilisant l’anglais courant écrit. Réussir cet examen exige donc un véritable investissement et il peut être bon de bénéficier d’une aide extérieure.

C’est ce que proposent aux candidats Les Cours du Parnasse qui organisent une préparation composée de 7 séances de préparation au TOEFL, de 2 tests blancs et d’un entraînement illimité à l’expression écrite. Il ne s’agit pas de réussir ou non l’examen en « ayant la moyenne », ce qui n’a aucun sens pour le TOEFL, mais bien de réaliser le meilleur score car c’est ce résultat que regardent les universités. À l’exception de cet examen commun, les procédures d’admission diffèrent d’un pays à l’autre et parfois d’une université à l’autre. 

L’inscription aux universités anglaises (LSE, Imperial College, UCL, King’s College, Oxford, Cambridge, etc.) se font comme en France, par la plateforme d’inscription nationale UCAS (www.ucas.ac.uk). On attend du candidat qu’il fournisse une lettre de motivation (4 000 caractères maximum), son score à l’IELTS, ses choix de formations (5 au maximum), ses éventuels stages ou emplois, ses diplômes obtenus, ses informations personnelles et l’ajout d’un référent principal. Les démarches peuvent commencer à partir de juin de l’année précédente (pour une rentrée en septembre 2017, les démarches commencent en juin 2015). L’envoi des candidatures commence dès mi-octobre de l’année précédente. La date limite des inscriptions aux universités est le 15 janvier, à l’exception d’Oxford, de Cambridge et des écoles de médecine pour lesquelles la date limite est le 15 octobre. Au Canada en revanche, il n’y a pas de système centralisant les demandes d’inscription.

Ainsi, il faut constituer des dossiers différents, spécifiques à chaque université. En général, les universités demandent une lettre de motivation, le score au TOEFL, les relevés de notes traduits de Première et Terminale, le diplôme du Baccalauréat, et deux lettres de recommandation. Pour partir étudier au Canada, il convient donc de s’y prendre un an à l’avance, en passant le TOEFL en décembre (il faut veiller à s’y inscrire dès début octobre) et en envoyant les dossiers d’inscription. Les dates limites de réception des dossiers se font, en fonction des universités, entre le 1er janvier et le 1er mars. Aux États-Unis, il existe une plateforme qui centralise l’ensemble des inscriptions en ligne de plus de 400 universités (Columbia, NYU, UBC, Upenn, UCLA par exemple) : la «  Common Application  ».

Les principales informations demandées sont les résultats aux tests d’aptitudes (SAT, ACT, LSAT), le score au TOEFL, une lettre de motivation et de potentiels essais, les relevés de notes depuis la 3ème et leurs traductions, deux à quatre lettres de recommandation. À cela s’ajoutent deux formulaires, l’un à remplir par le candidat, et l’autre à faire remplir par un représentant de son établissement. Il vaut mieux se renseigner le plus tôt possible sur le système éducatif américain et commencer à choisir les universités intéressantes.

Il faut parallèlement réviser l’anglais et les maths afin de se préparer pour les tests, en mai 2015 par exemple pour une rentrée universitaire en septembre 2016. Les dates limites pour postuler varient entre janvier et avril ; les universités informent de leur choix entre avril et juin et il ne reste plus au candidat qu’à valider son inscription s’il a été accepté. La constitution de ces dossiers et les démarches administratives peuvent sembler lourdes, mais il existe des relais efficaces pour accompagner et assister les candidats. Étant donnée la complexité de ces procédures, il est extrêmement difficile, pour un lycéen de première ou de terminale, de puiser en lui-même les ressources qui lui permettent de s’organiser de façon autonome pour construire sa stratégie de candidature et rendre des dossiers dans les temps.

Dans ces conditions, se faire coacher n’est pas un luxe !