Entretien avec Aimery de Vaujuas, diplômé de l'EM Lyon par la voie des admissions parallèles et fondateur de la prépa Admissions Parallèles.

On entend de plus en plus parler des "admissions parallèles en grande école". Quelle réalité recouvre cette terminologie ?

Autrefois, l’accès aux Grandes Ecoles était pratiquement réservé à ceux qui entraient en classe préparatoire après le bac, c’est-à-dire aux meilleurs lycéens. Ce n’est plus vrai. HEC, l’ESSEC, l’ESCP, l’EM Lyon, l’EDHEC, toutes les autres Grandes Ecoles de management, mais aussi Sciences Po Paris, ont compris qu’en sélectionnant les étudiant.es uniquement par la voie des classes préparatoires, elles se priveraient d’excellents éléments : ceux qui vont étudier à l’université, en IUT ou en BTS, et qui ont aussi des qualités de managers, ou d’entrepreneurs. Elles les accueillent désormais par les concours d’admissions parallèles.

Le diplôme obtenu par les étudiant.es issus des admissions parallèles a-t-il la même valeur que celui des étudiant.es issus des classes préparatoires ?

C’est exactement le même diplôme ! La seule différence, c’est qu’au diplôme du programme Grande Ecole s’ajoute, pour les étudiant.es issus des admissions parallèles, celui qu’ils ont décroché à l’issue de leur formation initiale, ce qui fait d’eux les « doubles-diplômés », si prisés par les recruteurs : licence
de droit + EM Lyon, master d’économie-gestion + HEC, DUT de technique de commercialisation + ESC Grenoble…

A quel stade de ses études peut-on présenter sa candidature aux admissions parallèles en Grande Ecole ?

Il existe trois fenêtres de tir pour se présenter aux admissions parallèles : une première à bac + 2, pour entrer en première année d’école après un BTS, un IUT ou une deuxième année de licence, une deuxième à bac + 3, pour entrer en deuxième année d’école après une licence, quelle qu’en soit la discipline, et une troisième à bac + 4.

Les écoles offrent-elles beaucoup de places aux candidats issus des admissions parallèles ?

Aujourd’hui 40% des diplômés de Grande École y sont entrés par les admissions parallèles

Le nombre de places réservées aux étudiant.es qui n’ont pas été en classe prépa ne cesse d’augmenter : aujourd’hui 40% des diplômés de Grande Ecole y sont entrés par les admissions parallèles, et le souhait affirmé des Grandes Ecoles est de faire passer la moitié de leurs promotions par cette deuxième porte d’entrée. Les chances des candidats aux admissions parallèles sont donc bien réelles, cette formidable opportunité est tout sauf une illusion. Mais une seule chose augmente plus vite que le nombre de places offertes… c’est le nombre de candidats ! La sélectivité de ces concours ne cesse ainsi de se renforcer.

À partir de quand faut-il commencer à s’y préparer ?

Les élèves que nous préparons aux admissions parallèles dès bac + 1 sont les grands favoris des concours.

Le plus tôt possible ! De plus en plus d’élèves de Terminale l’ont compris : ayant identifié l’aubaine que représentent les admissions parallèles en Grande Ecole, ils intègrent ces concours dans leur stratégie d’études et s’y préparent dès leur première année post-bac. C’est ainsi que nous voyons affluer, au sein de notre programme de préparation anticipée aux concours, de bons élèves du lycée qui, en sortant de terminale, renoncent à la prépa, et choisissent d’entrer à l’université avec l’idée d’en sortir après 2, 3 ou 4 ans pour compléter leur formation en Grande Ecole. Quelques années plus tard, ces élèves qui ont mis toutes les chances de leur côté en se préparant aux concours d’admissions parallèles sur le long terme, dès la première année d’études supérieures, sont les grands favoris des concours, et il n’est pas rare de les voir intégrer HEC ou l’ESCP à bac + 3.

Les concours d’entrée en Admissions Parallèles ressemblent-ils aux concours que passent les élèves des classes préparatoires ?

Par la voie des admissions parallèles, les Grandes Ecoles ne recherchent pas des premiers de classes, car elles les ont déjà sélectionnés par la voie traditionnelle des classes préparatoires. Elles cherchent à recruter des profils différents pour enrichir leurs promotions. Elles recherchent des personnalités ! Pour ce faire, elles sélectionnent les candidats sur des critères différents : moins sur des critères académiques que sur une motivation, un projet et une personnalité. Ainsi, l’une des épreuves les plus exigeantes de ces concours est le dossier de candidature, dans lequel le candidat devra faire étalage de ses compétences, de ses centres d’intérêt, de ses expériences associatives et professionnelles… et mettre tout cela en parallèle avec son projet professionnel et l’école présentée. C’est aussi ce qu’ils doivent faire au cours de l’épreuve reine de ces concours : l’entretien de personnalité.

N’y a-t-il donc aucune épreuve écrite ?

Si, bien sûr ! Et la préparation des épreuves écrites mérite elle aussi qu’on lui accorde beaucoup de soin et de travail : aux épreuves d’anglais et aux épreuves de synthèse, qui supposent l’acquisition d’une méthode rigoureuse et surtout un entraînement régulier, s’ajoutent dans certains concours des épreuves de spécialité, liées à la discipline étudiée dans la formation initiale, et le fameux TAGE MAGE…

Pouvez-vous nous dire un mot de ce test ?

Le TAGE MAGE est un test d’aptitude à la gestion des entreprises. Il occupe une place centrale dans les épreuves d’admissibilité en Grande Ecole parles admissions parallèles. Même HEC, qui jusqu’à présent ne demandait pas le score obtenu au TAGE MAGE, vient de s’y mettre et sélectionnera notamment sur cette base à partir de 2015. Contrairement à sa réputation, le TAGE MAGE n’est pas un test de maths : le programme de maths à maîtriser est celui de la classe de troisième… L’année dernière, chez Admissions Parallèles, le record au TAGE MAGE (487, un score exceptionnel !) était détenu par un juriste, qui n’avait pas fait de maths depuis trois ans ! Mais il faut dire qu’il s’y préparait très sérieusement, et depuis longtemps, avec les meilleurs spécialistes du TAGE MAGE !

Croyez-vous vraiment qu’il soit nécessaire de s’y préparer au sein d’un institut comme le vôtre ?

L’an dernier, c’est près de la moitié de la promotion entrant à HEC et à l’ESCP par les admissions parallèles qui était passée par la prépa Admissions Parallèles.

Les résultats de la prépa Admissions Parallèles parlent d’eux-mêmes ! L’an dernier, c’est près de la moitié de la promotion entrant à HEC et à l’ESCP par les admissions parallèles qui était passée par la prépa Admissions Parallèles, et près d’un tiers des promotions entrant à l’EM Lyon, à l’EDHEC et Audencia. Cette année, au vu de nos résultats d’admissibilité, nous espérons faire encore mieux, en ayant préparé la moitié des candidats admis à l’EM Lyon, à l’EDHEC et à Audencia par les admissions parallèles, et les deux tiers des candidats admis à l’ESCP et à HEC.

Comment expliquez-vous ces résultats ?

Par une méthode pédagogique unique en son genre ! Admissions Parallèles est la seule prépa spécialisée dans ces concours, que nous connaissons sur le bout des doigts, et nous mettons toutes les chances du côté de nos élèves : coaching individuel, corrections de copies illimitées, conférences de très haut niveau, professeurs d’exception, cours en petits groupes… Et à partir de l’année prochaine, une plateforme pédagogique permettra à nos élèves de continuer à s’entraîner en ligne.

Un conseil pour les futurs candidats aux admissions parallèles ?

J’en aurais plusieurs… D’abord, ne négligez pas votre formation initiale ! L’obtention du diplôme au titre duquel vous présentez votre candidature aux admissions parallèles (BTS, DUT, Licence ou Master 1) est une condition d’admission en Grande Ecole : le propre des admissions parallèles est de courir deux lièvres à la fois, et il ne s’agit surtout pas de sacrifier le premier. Deuxième conseil : s’y préparer tôt, dès la première année d’études post-bac si possible. C’est ainsi qu’on multiplie ses chances d’intégrer l’une des meilleures écoles, par une préparation approfondie et étalée dans le temps. Enfin, je leur conseillerais de bien choisir leurs concours, afin de maximiser leurs chances d’obtenir une Grande Ecole sans pour autant s’éparpiller.