Les conseils de Guillaume, diplomé de Paris II Assas et de l'ESCP Europe. 

Plus d’un bachelier sur deux ratent leur première année à la fac. Seulement 27% des inscrits en première année obtiennent leur licence trois ans plus tard. Ce taux de réussite est l’un des plus faibles parmi les pays développés. Comment expliquer cet état de fait ? Comment éviter de sombrer à la fac et réussir à s’adapter dans ce nouvel environnement ? Guillaume, diplômé d’un master de droit privé de l’université Paris II Assas et de l’ESCP par la voie des admissions parallèles, vous propose ses 4 conseils pour réussir votre passage à l’université.

Conseil n° 1 : Comprendre plutôt qu’apprendre

La plupart des lycéens qui arrivent à la fac pensent que l’apprentissage par cœur suffit pour réussir ses études. Cette idée est particulièrement répandue chez les jeunes étudiant.es en droit. C’est malheureusement une très grande erreur d’analyse. 
Que vous soyez étudiant en médecine, en droit, en économie ou ailleurs, pour réussir, il vous faudra comprendre pour apprendre. Mieux, il vous faudra comprendre pour restituer correctement, le jour de l’examen, les concepts que vous aurez vus en cours. 
Car n’oubliez pas que l’objectif pédagogique de l’université est de former des experts métiers, et non des généralistes. Avocat, expert-comptable, analyste financier, géographe, historien : tous ces métiers font appel à une expertise. En France, c’est l’université qui a pour rôle de former les futurs experts de chaque discipline. Lorsque j’étais étudiant à Assas, je me suis inscrit à une formation complémentaire qui s’appelait « Le Collège Universitaire Cartesia ». Et c’est au sein de ce Collège qu’on m’a justement appris à dépasser l’apprentissage par cœur pour aller au fond des sujets, et comprendre comment un juriste doit réfléchir. Cette méthode d’instruction m’a particulièrement aidé en droit civil et en droit des affaires, grâce aux cours de méthodologie. C’est grâce à cet enseignement que j’ai appris à réfléchir comme un juriste. A court terme c’est ce que les examinateurs attendent ! A long terme c’est ce que vos responsables attendront lorsque vous collaborerez en cabinets d’avocats, études notariales, études d’huissiers, etc. 

C’est au sein de ce Collège universitaire Cartesia qu’on m’a appris à dépasser l’apprentissage par cœur pour aller au fond des sujets

Conseil n° 2 : Réussir son orientation

Bien souvent, les lycéens optent pour la faculté par défaut. Un certain nombre de mes camarades de première année ont ainsi, volontairement, fait le choix de ne pas aller vers la prépa dont le rythme de travail leur paraissait effrayant. Mais l’Université ne doit pas être résumée à un choix par défaut. Comme je l’ai déjà dit, l’objectif pédagogique de l’université est de former des experts métiers (géographe, historien, magistrat, etc.). Elle a donc un objectif unique dans le paysage des formations en France. 
Par ailleurs, contrairement à ce que beaucoup d’étudiant.es pensent, le choix de faire des études universitaires n’interdit pas de réfléchir à son orientation en cours d’études ! Dès ma deuxième année de droit je savais que je voulais passer des concours d’écoles de commerce pour compléter ma formation et me former de façon plus opérationnelle. C’est d’ailleurs mon inscription au Collège Universitaire Cartesia qui m’a permis de connaitre toutes ces formations complémentaires à l’Université. J’ai pu anticiper les concours d’admissions parallèles dès la deuxième année, alors que la plupart des étudiant.es ne commencent à travailler les concours qu’au deuxième semestre de leur troisième année. J’ai finalement intégré l’ESCP Europe en Licence, après trois années à l’université. Aujourd’hui je ne regrette ni ma formation de juriste, ni mes études en école de commerce. Mon cursus a été très riche et particulièrement intéressant.

Le choix de faire des études universitaires n’interdit pas de réfléchir à son orientation en cours d’études !

Conseil n° 3 : Travailler

La faculté a la réputation, fausse, d’être une formation accessible et globalement peu exigeante. Certes, à l’université chacun est libre d’assister ou non aux cours magistraux. L’agenda des cours obligatoires est effectivement léger. L’administration de l’établissement ne nous court pas après pour nous faire entrer en classe. Pour autant, l’investissement personnel de ceux qui réussissent est, en réalité, très important. Rares sont les élèves brillants qui peuvent se contenter de miser sur leur talent.  Réussir à l’université c’est consacrer une partie de son temps libre à travailler ses cours, à préparer ses TD, à anticiper les partiels. Mon troisième conseil est donc de ne pas prendre à la légère les conseils méthodologiques. S’astreindre à un planning de travail, se fixer une discipline, travailler sur la méthode de prise de notes, de rédaction de synthèse ou de préparation des exposés… tout cela est véritablement indispensable.

S’astreindre à un planning de travail, se fixer une discipline, travailler sur la méthode de prise de notes, de rédaction de synthèse ou de préparation des exposés… tout cela est véritablement indispensable

 

Conseil n° 4: Envisager la suite

On s’attarde régulièrement sur les erreurs d’orientation à l’entrée à l’université mais on oublie trop souvent la difficulté des étudiant.es à la sortie de la faculté. Cette sortie doit être envisagée dès l’origine. Avec une licence, on n’est pas mûr pour entrer sur le marché du travail ! La poursuite d’études après la licence devient peu à peu la règle. Ainsi, près des trois quart des titulaires d’une licence poursuivent avec un master à l’université. 
D’autres possibilités s’offrent également aux étudiant.es. Les écoles de commerce, Sciences Po Paris, les écoles de journalisme proposent aux titulaires d’une licence une formation complémentaire plus opérationnelle qui facilitera l’entrée sur le marché du travail par la transmission de compétences générales en management. 

Mon dernier conseil serait donc d’envisager la licence comme une voie d’accès passionnante vers d’autres formations. Les recruteurs sont particulièrement friands d’étudiant.es titulaires de plusieurs diplômes et de compétences variées. Je l’ai vu moi-même après avoir intégré l’ESCP après ma licence de droit. Mon niveau d’employabilité a totalement changé, j’étais contacté par les recruteurs, les entreprises me rappelaient quand je faisais des demandes de stage. Ça changeait totalement de ma situation précédente. 
Finalement faire un double cursus, universitaire puis scolaire, au sein d’une grande école, m’a beaucoup apporté. Je ne peux que le conseiller aux étudiant.es de l’université.

Les recruteurs sont particulièrement friands d’étudiant.es titulaires de plusieurs diplômes et de compétences variées